Dans un contexte économique tendu, l’augmentation des arrêts de travail en France suscite des débats passionnés. Alors que le gouvernement cherche à réaliser des économies dans le secteur de la santé, ces absences ont des répercussions notables sur les entreprises. Un rapport du groupe Apicil, basé sur une étude menée auprès de 53 000 entreprises, met en lumière l’évolution de ces arrêts, leur fréquence et leur durée. Découvrez les données clés de cette étude et les enjeux auxquels sont confrontées les entreprises françaises.
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Le rapport d’Apicil révèle que le taux d’absentéisme dans les entreprises françaises a augmenté, atteignant 4,41 % en 2024, contre 4,27 % l’année précédente. Cette progression de 0,14 point souligne une tendance qui préoccupe de nombreux employeurs.
Un quart des salariés, soit 26,98 %, ont bénéficié d’au moins un arrêt de travail au cours de l’année 2024. Cela représente une augmentation de 0,66 point par rapport à 2023, illustrant l’importance croissante de ce phénomène dans le monde professionnel.
Malgré l’augmentation du nombre d’arrêts, la durée moyenne de ceux-ci est restée relativement stable, passant de 9,64 jours en 2023 à 9,85 jours en 2024. Cette légère hausse de 0,21 jour pourrait s’expliquer par divers facteurs, notamment les conditions de travail ou la gestion de la santé des employés.
Les arrêts de durée intermédiaire, allant de 3 à 7 jours, sont les plus fréquents, représentant 39,17 % de l’ensemble. Viennent ensuite les arrêts de 8 à 30 jours, qui constituent 24,85 % des cas.
Dans 90 % des cas, les arrêts de travail sont dus à des maladies, faisant de ce motif la cause prédominante. Les accidents du travail comptent pour 4 % des arrêts, tandis que les temps partiels thérapeutiques, utilisés pour faciliter le retour progressif au travail après un arrêt longue durée, suivent.
Les entreprises doivent désormais reconsidérer leurs pratiques managériales et leurs modes d’organisation pour faire face à cet absentéisme. Comme le souligne Thomas Perrin, Directeur Général Adjoint Services du Groupe Apicil, les politiques de prévention doivent également être renforcées.
Le débat sur la limitation des arrêts de travail n’est pas nouveau. En juillet dernier, François Bayrou, ancien Premier ministre, avait proposé de limiter les premiers arrêts de travail à 15 jours en médecine de ville, dans le but de réduire le nombre de jours d’arrêt prescrits. Cette proposition vise à répondre à la nécessité de réaliser des économies dans le secteur de la santé.
Apicil, l’un des principaux groupes de protection sociale en France, joue un rôle central dans la collecte et l’analyse de ces données. Fondé en 1938, le groupe offre une gamme de services destinée à améliorer la protection sociale des individus, allant des assurances santé à la prévoyance. Son observatoire des arrêts de travail fournit des informations précieuses aux décideurs et aux entreprises, leur permettant d’adapter leurs stratégies en matière de gestion des ressources humaines.